mardi 4 août 2015

Les suprêmes

Edward Kelsey Moore

Traduit de l'américain par Cloé Tralci
Titre original : The Supremes at Earl's All-You-Can-Eat (2013)

 Le rat conte :  (quatrième de couverture)
Elles se sont rencontrées à la fin des années 1960 et ne se sont plus quittées depuis : tout le monde les appelle “les Suprêmes”, en référence au célèbre groupe de chanteuses des seventies. Complices dans le bonheur comme dans l’adversité, ces trois irrésistibles quinquas afro-américaines aussi puissantes que fragiles ont, depuis leur adolescence, fait de l’un des restaurants de leur petite ville de l’Indiana longtemps marquée par la ségrégation leur quartier général où, tous les dimanches, entre commérages et confidences, rire et larmes, elles se gavent de nourritures diététiquement incorrectes tout en élaborant leurs stratégies de survie.
Née dans un sycomore, l’intrépide Odette, qui mène son monde à la baguette, converse secrètement avec les fantômes et soigne son cancer à la marijuana sur les conseils avisés de sa défunte mère, tandis que la sage Clarice endure les frasques de son très volage époux pour gagner sa part de ciel. Toutes deux ont pris sous leur aile Barbara Jean, éternelle bombe sexuelle que l’existence n’a cessé de meurtrir. D’épreuves en épreuves, l’indissoluble trio a subsisté contre vents et marées dans une Amérique successivement modelée par les ravages de la ségrégation raciale, l’insouciance des années hippies, la difficile mise en route de “l’ascenseur social”, l’embourgeoisement, sous la houlette des promoteurs immobiliers, des quartiers naguère réservés aux Noirs et les nouveaux catéchismes de la modernité mondialisée.
Invitation à une lecture aussi décalée que féconde de la problématique raciale aux États-Unis, ce formidable et attachant roman de l’amitié et de la résilience emmené par d’époustouflants personnages et porté par l’écriture imagée et subversive d’Edward Kelsey Moore, s’affirme avant tout comme une exemplaire défense et illustration de l’humanisme conçu comme la plus réjouissante des insurrections.
Editions Actes Sud (2014)




Le rat dit 

 "Durant mon séjour, j'appris que si l'on veut vraiment connaître les détails de la vie des gens, il suffit de tomber dans le coma. C'est comme ouvrir un confessionnal et inviter tous ceux qui passent à y entrer. Les gens n'arrêtaient pas de venir me voir et de m'avouer des choses qu'ils n'auraient pu me dire dans les yeux"

Le rat dote 
 Le début du roman fut difficile à appréhender pour moi. Beaucoup de personnages qu'on découvre au fur et à mesure et on s'y perd un peu (j'ai fini par me faire un petit aide mémoire pour m'aider à me souvenir du nom du mari et des enfants de chaque héroïne.) Mais très vite (et surtout grâce à mon aide mémoire :-)) on s'attache aux personnages que l'on suit durant 50 ans. J'ai beaucoup aimé cette histoire d'amitié de personnages fort différents (Odette qui ose tout car elle est née dans un sycomore, Clarisse la pianiste de talent qui aime son mari malgré ses frasques et Barbara Jean la bombe sexuelle).
J'ai vraiment beaucoup apprécié le découpage de l'histoire qui ne se déroule pas de façon chronologiques. Ce sont les différents moments de la vie de tout les jours qui font remonter les souvenirs. On suit donc de façon tout à fait anachroniques nos 3 "suprêmes", cela nous permet de découvrir les secrets, les blessures, les joies de chacune suite à un événement du présent qui fait remonter les souvenirs.
Je suis sûre que ce roman fera un excellent film, car tous les ingrédients y sont. J'ai juste un petit regret c'est le fait que l'auteur n'ai pas profité du fait de brosser 50 ans de l'histoire des noires d’Amérique pour nous mettre en toile de fond l'histoire politique de l'Indiana. Le racisme est vraiment esquissé (par la construction de ce mur, puis l'histoire d'amour de Clarisse) quant est-il du travail des noirs et surtout des femmes noires, de la place de la religion (chaque protagoniste étant très très religieuse), .... Mais comme il s'agit d'un premier roman c'est tout à fait excusable.
Ces 3 femmes dont l'amitié est indéfectible m'ont vraiment très fort touchée, on rêve tous d'avoir des amis tels que ceux décrits dans le roman.
Merci pour ces beaux personnages.
Un très bon chavignol


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire